Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 août 2014 5 15 /08 /août /2014 09:39

Moral en berne… Heureusement que je ne suis pas météo-dépendante, parce que pour l’été, on repassera !

 

Bon, je râle… mais j’oublie de dire que je me lève aux aurores et que je vois le ciel grisouille du matin savant que la clarté revienne vers le milieu de matinée, on dirait juste que l’automne est déjà un peu là… Ca me rappelle les matins de fin août sur le chantier-école de l’UNIL, du temps où je grattais tout l’été, en bonne étudiante en archéologie : tout-à-coup, on arrivait juste assez tôt pour voir des bancs de brume qui se baladaient sur la plaine de l’Orbe, et il fallait se rendre à l’évidence – septembre bientôt, octobre de nouveau sur les bancs des auditoires.

 

Pour le reste, au boulot chaque jour sur cette validation, ça se remplit gentiment, ça donne du peps… en fait, ça me donne un réel aperçu de mes acquis, un vrai bilan de compétences et de pistes à développer. Je commence à m’y retrouver dans ce foutoir de thèmes à développer, pas toujours aisés à différencier : combien de fois je me suis retrouvée perplexe, à me dire « mais… j’ai déjà répondu à ça ailleurs… ».

 

Je suis bien conseillée, heureusement, pour produire tout ça sous une forme aisée à déchiffrer. Pour penser à qui va me lire, pour lui faciliter la lecture et l’évaluation.

 

L’actualité n’est pas plus jojo : Robin Williams est parti pour le ciel… les accidents d’avion, c’est la série noire… Ebola a mille morts au compteur… Et un chouette correspondant avec qui j’échangeais beaucoup ces derniers jours ne répond plus. Une remarque un peu décalée qu’il m’avait faite a suscité de ma part une juste réaction, et le voilà aux abonnés absents.

 

 

Bon. J’ai vu la psy avant-hier, j’en suis sortie ragaillardie, avec de bonnes mises en lumière de la relation curieuse, au demeurant, que j’ai avec ma cheffe depuis plus de deux ans : un mélange interpellant de collaboration professionnelle, et de quelque chose de l’ordre du familial. Dans nos derniers entretiens, le ton bienveillant s’était teinté de dureté et de non-écoute, c’est comme si j’avais déçu des attentes personnelles, affectives – elle m’a si souvent dit qu’elle se voyait en moi…

 

Au temps de la bonne entente, j’avais droit à des confidences sur sa trajectoire, qui m’impliquaient de manière plus privée… elle m’avait même proposé de venir à une petite réunion de Noël chez elle – ce qui avait allumé une petite lampe d’alarme entre mes oreilles, régulièrement remise en marche lorsque je l’entendais me parler de la manière dont elle me percevait – j’en restais interloquée à chaque fois, ne sachant qu’en faire sur le moment… et je me souviens bien qu’assez vite après son entrée en fonction, elle avait cherché des alliances pour comprendre comment notre équipe de formateurs fonctionnait, appelant pour ainsi dire à la délation : « si tu vois des choses qui te choquent, je t’en prie, viens m’en parler ».

 

J’ai besoin à présent d’un cadre sûr, formulé, consultable au besoin – ce qui m’a toujours convenu. Et de ne plus me demander à quelle fenêtre aller respirer pour comprendre des tenants et aboutissants qui semblent si évidents à d’autres. Mon sentiment, c’est que ne pas clarifier les choses permet de se positionner du côté du pouvoir occulte, en éminence grise – c’est à portée de main de pouvoir reprocher quelque chose à quelqu’un lorsque les doubles-messages ne peuvent que faire commettre une erreur.

S’il est de mon devoir de comprendre des ressorts politiques gérés par ma hiérarchie, alors j’aimerais qu’en même temps les applications qui découlent de toute cette confiture soient traduites en actes concrets à poser, c’est son rôle… et le mien, de me tenir au courant, pas d’interpréter ma fonction en puisant à l’air du temps.

 

Après m’être sentie mieux en sortant de chez ma psy-coach, j’avais senti mon moral flancher: maintenant que je sais quand je pars et pour aller où, la tension se relâche et je me trouve comme démobilisée, comme ces retraités qui sont en fin de lune de miel avec leur temps complètement libre. Je suis encore en vacances quelques jours, et mon sommeil s’est déréglé, je suis de plus de plus souvent sur le pont dès 7 00 du mat’. Oh, j’ai à faire… mais comme je me réveille vers les 3 00, et que je rallume la TV le temps de voir si Morphée me reprendrait dans ses bras, je tombe souvent sur des bribes d’un film dramatique et déprimant, « Le narcisse noir », qui passe et repasse – je crois que c’est la sixième fois en 10 jours qu’il est reprogrammé. Les chaînes doivent se le vendre parmi… et comme ça parle justement d’une atmosphère venteuse et parfumée qui dérègle les esprits de nonnes ouvrant un dispensaire sur les contreforts de l’Himalaya, je tire le parallèle avec le côté délétère d’une ambiance qui me fait tenir sur la défensive depuis 4 ans, depuis mon arrivée. Maintenant que j’ai compris les dessous d’une sourde guéguerre opposant direction et formatrices, et qu’ayant pris la décision de me soustraire en abandonnant de nombreux avantages, je ne m’interroge plus sur le défilé de personnes au poste de wagon-tampon qu’est la responsabilité de ce secteur - 4 en 8 ans, de quoi s’interroger sur ce que veut la direction : un manager d’équipe… ou un adjudant obéissant, mais assez habile pour ne pas entrer en confrontation directe avec ceux qu’il doit recadrer sur les ordres d’en-haut.

 

En somme, je vais être contente de reprendre le collier pour les 5 semaines qu’il me reste à accomplir : me remettre dans un horaire de jour… terminer de collecter de quoi présenter mon dossier de validation… m’exercer à partir en douceur et en ayant pu exprimer à ma cheffe ce que j’ai senti de dérapant dans la relation et l’ambiance générale.

 

Je vais donc passer le dernier trimestre de cette année décisive dans un endroit sûr à mes yeux. Et je me souviens que c’est ce dont la psy-coach m’a félicitée : une fois mes limites atteintes, j’ai réagi vite et de manière sensée. J’ai quitté le champ de mines pour aller me mettre à l'abri. Quand on a le choix entre être constamment sur le qui-vive en surveillant ses pas devant et derrière… et avancer en se concentrant sur la régularité de son souffle et la paix de faire un job qui nous met à l’aise, et avec un meilleur salaire en plus… c’est peut-être l’aura du christ-en-croix du soignant qui est la plus dure à larguer.

 

J’aimerais faire autre chose que me plaindre à tout bout de champ, habitude prise et confortée dans cette équipe qui met une grande partie de son énergie à entretenir son désaccord subtil avec les hautes sphères … alors si je ne m’en donnais pas les moyens, ce serait que je me complais là-dedans.

 

Moi qui sursaute chaque fois que je fais le constat d’une situation où le but n’est pas de solutionner une problématique, mais de continuer à disposer d’un trou dans la terre pour y clamer que le roi Midas a des oreilles d’âne, alors je vais avoir soin de ne pas moi-même m'enfoncer dans ce comportement. Et me contenter de le quittancer quand je le constaterai chez ceux dont j’aurai la charge – là, ce sera OK, parce que ça fait partie des soins à donner. Et que cela ne fera pas partie intrinsèquement des relations que je vais avoir avec mes paires infirmières – l’énergie sera placée où il faut, dans la besace des tâches au service des clients.

 

Mais pas à métaboliser l’air que je respire au jour le jour, pas à m’emmêler les pinceaux dans le tissu qui est censé m’aider à tenir mon rôle.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de Clémentine
  • : Mmmhhh... voyons voir. Il va y avoir: - des billets d'humeur - les trucs du quotidien qui me font gondoler - vous aussi, si tout va bien - des réflexions éthiques (eh oui, je m'en pique) - les aventures de Zorro le chat, qui apprend la vie en sautant dans une baignoire ou des WC qu'il croit vide ou au couvercle rabattu - des choses comme ça, quoi
  • Contact

Recherche