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16 avril 2016 6 16 /04 /avril /2016 21:33
Vieille conne

Je viens de dépenser plus de 1500 balles chez l’opticien, et c’est pas fini. Mais au moins, j’ai les lunettes qu’il faut quand en plus d’être myope depuis l’enfance, astigmate depuis l’âge adulte, la presbytie se met de la partie. J’en étais à faire sudoku et mots croisés à dix centimètres de mon journal, et à porter mes besicles d’il y a dix ans – j’y voyais mieux comme ça, un monde, quand même.

Puisque je jouais à être riche, j’ai ensuite fait mes courses dans le magaze le plus urf de la ville. Je guignais les chips au vinaigre quand un grand escogriffe à dégaine de yo à casquette me fonce dessus pour me dire de ne surtout pas les acheter : c’était mon neveu du milieu, le photographe, et sa copine – ces gnolgues, tous deux assistants en HES, se baladent exprès le samedi dans les grandes surfaces pour manger à l’œil, vu les dégustations proposées à tous les coins de rayons ; du coup, je les ai réaiguillés sur les fraises de Cléry à l’entrée, et le salami fin à dix mètres derrière moi…

Je les compare aux étudiants ingénieurs que je côtoie en séminaire… j’en ai encore pris une demi-douzaine en main hier. A quelques années près, on sent une différence de maturité assez flagrante. Ils sont dans la même tranche d’âge, mais quelque chose de subtil s’est cristallisé chez les presque trentenaires. Le sens des responsabilités ?

L’autre jour, je filais sur l’autoroute pour aller animer une session de soutien à la soutenance de mémoire pour des ingénieurs mémorants – pestant contre les véhicules de livraison genre DHL, qui pratiquent volontiers les déboîtages à sec avec une poignée de graviers. Déjà que le signophile doit être en option…

Bref. Toujours un bon moment, d’abord parce que je retrouve le Nick – ce coup-là, qui devait gérer en même temps une visite de labo avec des pontes, donc en complet-veston avec cravate style papier peint d’avant-guerre. Ensuite, parce qu’on commande des pizzas familiales pour récompenser les étudiants, non-astreints à suivre ce séminaire. Excellentes, les pizzas.

Les étudiants, donc. Ouais. Pas encore adultes, plus des ados… Il a fallu bien expliquer à l’un d’eux que se la jouer ouannegaine quand on présente son travail, ça plaît pas à tout le monde : la nonchalance peut être prise pour du mépris. Il ne voyait même pas l’utilité des 6 semaines entre remise de travail et soutenance. Pour un mec qui venait de se prendre juste la moyenne à un travail qui méritait bien plus, le message avait pas trop bien passé, visiblement.

Je le regardais ensuite dans la cour, accomplissant un exercice de rattrapage de balles, destiné à faire capter qu’il faut être souple et accueillant aux lancers, anticiper, se préparer… tu parles… la frime, se déplacer juste ce qu’il faut pour pogner la balle, la loi du moindre effort. Un mec très intelligent, dommage. Quand il exploitera son empathie, ce sera un collaborateur du feu de Dieu.

Un autre mec ne captait pas que quand je parlais de décontraction, ça signifiait « se relaxer en-dedans », et non pas négliger certains codes vestimentaires ; et que les adopter, par ailleurs, ne signifiait pas forcément faire la pute. Je ne sais plus si c’est le même qui disait que les filles avaient un avantage dans ce milieu, c’est qu’elles pouvaient mettre un vêtement serré et décolleté pour s’assurer quelques points d’avance… Bref, c’était pas une matinée facile.

Maintenant je comprends pourquoi, cet hiver, je me suis mise à regarder l’émission « Geordie shore », une production de télé-réalité d'il y a quelques années. Sur le moment, ça ne m’aurait pas intéressée… Mais en rediffusion, ça prend des allures de sortie de chrysalide filmée en accéléré : fascinant de voir ces demi-gosses dans des corps d’adultes, surtout quand on les suit sur quelques années, devenir plus posés, quitter un peu leurs préoccupations de bronzette artificielle, de couches de faux-cils et de gonflette, pour passer à autre chose. Si possible sans perdre sa fantaisie…

Une fille me touchait particulièrement : Charlotte. Charlotte Crosby, un mélange détonnant de naïveté et de drôlerie, très à l’aise avec le chapitre pipi-caca. Un phénomène !

Ah là là. Je peux bien faire ma vieille conne… hein ? Avec mes verres progressifs…


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