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3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 12:10

Mercredi donc, entrée en fonction : matinée devant un poste informatique, mon ancienne élève et désormais responsable d’équipe me familiarise avec le MedLink, the truc qui permet de gérer les soucis en temps réel, et de facturer les prestations au plus juste.

 

Un sacré bordel organisé.

 

Heureusement que je connais mes capacités de débrouillardise, que j’ai déjà assimilé la logique de l’arborescence, que l’on m’assure que les erreurs sont bienvenues pour apprendre, que je n’ai qu’à poser mes questions.

 

Je découvre que je ne planifie plus rien, que d’autres s’en chargent, que la négociation et la clarté vont être, plus que jamais, les maîtres-mots de ma charge; et je pourrai m’y consacrer en entier. Je ne règle même plus les urgences, court-terme ou différées, il y a des "résops" pour ça, des responsables opérationnels.

 

J’accompagne les après-midi sur le terrain deux collègues, je pitonne sur ma tablette et mon smartphone de fonction. Mes accès sont en place, les raccourcis quotidiens aussi… j’ai un bureau fonctionnel, à personnaliser, que je partage avec une française accueillante.

Il y a de l’administratif en masse, mais des règles plus strictes pour ne pas perdre le fil, ça me va, et très bien.

 

Autour du CMS, des commerces, la poste, une pharmacie, bref, plein de commodités, et de possibilités de se trouver un frichti le midi. On m’autorise à laisser mon véhicule là-bas du jeudi soir au lundi matin, tant que je n’ai pas ma voiture à moi, pour laquelle je demanderai une autorisation de parquer dans mon quartier.

 

Les alentours me font penser à un village de poupées… les trajets matin et soir se font juste aux heures les plus chiantes, les plus encombrées, et je croise par deux fois le trajet du métro, ce qui m’oblige à glander derrière des barrières autant de fois. Je cherche les zigs-zags de là-bas à chez moi, qui me permettront de rouler plus fluide, en perdant moins de temps. Et je peux aller faire mes courses avant de rentrer, aussi… enfin voilà, je n’ai plus qu’à découvrir les possibilités qui s’offrent à moi.

 

Bémol, petit : je ne pourrai plus porter mes ongles aussi longs, la belle affaire, ni les vernir si discrètement que ce soit, voilà qui va me manquer un peu plus…

 

… et le gros bonus ces jours, c’est de me rendre compte que la taquinerie et la rigolade sont de mise dans cet endroit. J’avais tant besoin de retrouver l’aisance d’user ici et là de vannes, et même le langage de charretier d’une de mes responsables me détend. Ca me change du pinçage de lèvres de l’ancienne dès qu’un mot vert me venait…

 

Plusse de contraintes, mais moins d’interprétations possibles, je n’ai plus à me colleter avec les tricotages diplomatiques merdeux d’avant, les sourdes guéguerres à la gomme, énergophages jusqu'à l'indigence.

 

Juste faire gaffe de manifester mes limites avec plus de douceur, car avant-hier, quand deux collègues ont démarré en stéréo pour m’inonder de consignes sur le coup des 17 00, j’ai froncé en les interrompant, dit très vite que je saturais d’infos, que plus rien ne rentrait. Elles ont stoppé net en m’assurant qu’elles comprenaient, et je me suis juste fendue d’une excuse polie le jour suivant avec ma collègue directe, l’autre ayant disparu du paysage en me cédant ses quartiers puisque je la remplace. Mais toute la journée, celle-là m’avait poursuivie de « je te laisse ça ? et ça? » et d’observations diverses détaillées et sans priorités, le genre de discours féminin corporatif gnan-gnan que j’abhorre – je la connais de l’époque où on avait travaillé ensemble une année ailleurs, ça ne me surprend pas, ça me rappelle juste combien elle me bassinait déjà de recommandations il y a dix ans… Elle ne va pas me manquer !

 

Bref, je respire plus à l’aise de manière générale, et il fait si beau et doux ces jours que le changement me paraît aller de soi, comme une belle promenade en légère descente vers une plaine pleine de monde, d’allées et venues, de courses à faire.

 

Je sais ce que vaut l’aune de cette sensation de lune de miel, je reste circonspecte face aux changements que le métier a vécu, et avec lesquels je vais devoir composer.

 

Heureusement, encore une fois, que mes années d’étudiante en documentation et ma pratique du PC la dernière décennie m’ont comme aplani le chemin. Je savoure, pour l’instant. Tout sera bien en place pour je me collette seule avec le terrain dans deux semaines ; et tout se mettra en ordre quand j’aurai ma propre voiture, mon autorisation de parking…

 

Cet après-midi, je suis allée rencontrer ma chasseuse de têtes, sur la Riviera.  Soleil chaud sur les quais, brume sur le lac...  90' d'entretien détendu, elle m'a bien cernée, elle va recalculer ce que je vaux sur le marché comme infirmière formatrice et ingénieure de formation. L'avenir est aux responsables de formation internes aux établissements de soins, elle sait ce qu'elle dit, car les chefs se tuent à tenter de former le personnel étranger qui arrive en masse... et sa manière de travailler me botte bien.

 

Je suis revenue aussi par le bord du lac, les vignobles se dorent gentiment. J'ai partagé mon kebab (de manière très inégale) avec mon Zorro qui quémandait des miettes de rôti d'agneau. Demain, rencontrer l'assesseur qui veut me présenter la fonction de curatrice en espérant me fourguer un cas, mais je suis prête à lui sortir mon certificat médical.

Faire des courses, aller déposer la voiture au parking là où je travaille.

 

Pour le moment, une petite tarte aux pommes Booskop est au four, j'attends...

 

Je suis en état de paix, c’est précieux. En observation jusqu’en janvier sur ma nouvelle situation…

 

Wait end see.

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