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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 09:27

 

 

Zorro vers 5 heures du mataguin débarque, le poil humide, le miaulement bref et unique.

Késsaco ?

Une nouvelle victime ?  Pas de bruit, de furetage éperdu ni de course-poursuite, ni d’appels répétés… ce n’est pas ça.

Un nouveau trophée ? Pas en évidence, en tous cas. Bon d’accord je suis si miro que c’est à en pleurer, mais rien à l’horizon, aux endroits habituels… pas de souriceau, de moineau, de chauve-souris.

 

Je me rendors d’ailleurs, après un bref câlin à mon poteau velu.

 

Ce n’est que bien plus tard, après le café et le journal que je m’aperçois que Zorro a ramené dix centimètres de saucisson sec, mordillé de partout, qui a dû résister à ses assauts. Ce butin récalcitrant est abandonné au voisinage de ses diverses gamelles, Zorro pionce allégrement sur un de ses improbables nichoirs, en l’occurrence un sac en coton renforcé qui doit aller chez le cordonnier se faire recoudre.

Il a comme ça des endroits préférentiels ; un tas de linge propre dans la corbeille à lessive, ma valise qui reste ouverte, vide et à disposition depuis trois mois dans un petit coin du hall d’entrée. Je pensais que les chats aimaient les perchoirs, ou les couvertures moelleuses… rien de ce que je lui prépare ne lui convient vraiment. Mettons que mon petit guignol préfère les endroits où il peut se sentir un peu comprimé, cadré, sécurisé. Et ne dédaigne pas, à l’occasion de journées plus chaudes, d’élire domicile dans le lavabo en faïence.

Mais plus que tout, lorsqu’il a envie d’être à mon voisinage, de venir se carrer contre ma cuisse ou mon genou, sur le lit-divan, mais toujours sur le duvet. Il n’a pas fini de me surprendre : l’autre jour, j’avais deux duvets de couleurs différentes, il donnait de prudents coups de pattes sur celui des deux qui le déroutait, pour tester la réactivité de ce potentiel ennemi je pense… Bref, pas moyen de le faire se coucher avant d’avoir réarrangé l’endroit de manière monochrome.

On se livre les deux à une sorte de course-poursuite lente, reptatoire, moi m’ingéniant à retrouver un peu de mobilité en me retournant et en m’éloignant, lui en s’étalant et en recherchant le contact… je me retrouve de guingois, acculée vers le mur. Alors j’empoigne le duvet pour le faire glisser vers la place disponible, ce qui la plupart du temps le fait se lever et s’éloigner avec ce que je suppose être une indignation offensée ; pour revenir en suite s’étaler à nouveau contre moi. Il tâte d’ailleurs le duvet à la recherche d’une partie de ma jambe qui lui convienne, s’appuie lourdement dessus pour se laisser tomber ensuite comme un sac de patates. Et c’est reparti pour la gloire, après un bout de toilette ou pas, c’est selon.

Parfois son arrivée s’accompagne d’un rituel qu’il ne pourra satisfaire que si je suis allongée à la Récamier : monter sur ma hanche, pour être câliné et étrillé. Parfois il y élit domicile, jusqu’à ce qu’il se mette en quelque sorte à en dégouliner, les pattes, le postérieur ou de la tête glissant doucement vers le lit de part et d’autre.

 

Le soleil se couche, ciel jaune et nuages plombés. Atmosphère un peu soufrée, diabolique.

Fin du monde prévue pour dans 5 mois. Ce que j’en dis ? Hi hi, pas besoin de bosser jusqu’à la retraite…

 

 

 

 

 

 

 

 

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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 13:54

 

Je fuis la cohabitation avec les humains.

 

Un temps, j’ai vécu la colocation, dans le sens qu’il me suffisait de savoir que dans les autres chambres de la maison vivaient des personnes que je pouvais croiser le temps d’une soirée si le cœur m’en disait. A présent, j’apprécie trop ma solitude, de pouvoir larguer mes vêtements passée la porte de mon appart’, de marmonner comme une sorcière et de ne vivre qu’à mon rythme.

 

Là, je fatigue de devoir rappeler à ma voisine du dessus que le fait d’estimer qu’elle fait ce qu’elle veut chez elle jusqu’à 22 00 ne la dispense pas de penser en termes de bon voisinage, lorsqu’elle veut écouter de la musique en-dessus d’un certain nombre de décibels.  J’ai pris mon parti de vivre en-dessous de ce jeune éléphant, qui doit larguer ses chaussures de deux mètres de haut en rentrant de boîte vers les minuits en semaine, vers les deux heures le week-end…

Ce qui me gonfle dans mon voisinage également : la poussette qui voyage le long des boîtes aux lettres, une autre voisine qui descend les escaliers à 6 30 le matin en talons sonnants, les lessives qui passent sur essorage après 22 00 (toute la maison en tremble, mon lit avance tout seul vers le milieu de la pièce…), enfin bref, tout ce qui fait que je laisse des billets à la concierge pour qu’elle fasse respecter ce qu’elle est censée faire respecter; ou sur la porte d’entrée de l’immeuble avant de lui écrire, de guerre lasse…

 

La vie avec un chat me convient bien, par contre.

 

 

Toute môme, j’ai vu arriver le tigré qui vécut 20 ans avec nous : j’ai appris de mon père la sieste avec une boule de poils pelotonnée contre soi, ou un peu plus loin, ou avec la main posée sur elle. L’apaisement que cela procure est difficile à décrire : pour peu que le chat se mette à ronronner, on a droit à une berceuse très efficace.

 

Zorro ronronne assez discrètement. Zorro aime ma compagnie, j’aime la sienne, on est paisibles… Nous avons développé une communication particulière : je lui parle, je lui roucoule des choses, il m’imite dans ses miaulements, et même ses mimiques quand il ouvre la gueule sans qu’un son en sorte. Nous avons des codes silencieux, des complicités, différentes sortes de câlins : de tête quand nous sommes à la même altitude, de mains et de pieds quand je le croise au milieu de la nuit – il vient presque se jucher sur mes arpions, collant son flanc contre ma jambe, appréciant le pétrissage que je lui prodigue. Ou alors il débarque trempé comme une soupe, pour se faire étriller au papier de ménage qu’il adore. La véto m’a dit l’autre jour qu’il avait un poil superbe, je pense que c’est autant de vivre en câlins que la bouffe que je lui prodigue : si l’ordinaire est fait de croquettes, il a souvent un petit bout de ce que je mange, jambon et Cie, bien sûr, mais aussi des choses plus inattendues, comme le fromage frais et fait, les plats épicés, la glace. le pain. Sa curiosité alimentaire me met en joie.

 

J’aime aussi nous retrouver, quand chacun a eu sa dose de distance ; nos salutations brèves, pour retourner chacun à nos occupations. Le chat est un être qui oscille sans arrêt entre le fusionnel et le fissionnel : s’il ne veut pas venir à vous, vous pouvez toujours vous brosser. Il se respecte, et j‘aime les êtres qui sont à l’écoute d’eux-mêmes. Il choisit ma compagnie par envie, pas par besoin.

 

Avec chaque chat qui a partagé mon quotidien, la relation était aussi différente  qu’avec les différents hommes que j’ai côtoyés ; mais vivre sous le même toit avec  un homme qui veut quelque chose de la relation, plus que cette cohabitation tranquille, ça m’angoisse. A mon âge, ce serait de préparer la retraite… puisque ce ne serait plus pour me faire un enfant. Mais je le dis tout net: chacun ses chaussettes sales.

 

Bref, vivre avec un chat, c’est mon quotidien depuis toujours, même s’il y a eu des périodes « sans ». Chaque chat qui a habité sous mon toit, j’ai pu l’accueillir parce que pour celui-ci, celui-ci et celui-ci, j‘acceptais, au nom de la relation qu’on avait, de remplir des devoirs qui n’en étaient pas, au final : lui implanter une puce, le faire vacciner, le protéger contre les vers et les tiques, bref, lui assurer l’aisance de pouvoir aller et venir, et même de me quitter si l’envie lui en prenait. Avec parfois l’inquiétude et le pincement au cœur quand la bête ne réapparaissait pas pendant quelque temps, et tout le déchirement de me rendre à l’évidence qu’il avait dû mourir entretemps, quand il ne vivait pas ses derniers instants dans mes bras.

 

J’ai plus l’habitude des chats que des gens, voilà tout. Et puis… les chats sont moins compliqués, moins stressés, moins angoissés.

 

Là, juste un truc : Zorro copine avec un mulot qui a pris ses quartiers à la maison. Mieux que ça : ses aises ! Je le regarde aller et venir dans les petites bouffes que je lui laisse ici et là, faire son gymkhana entre l’emballage du beurre, trois miettes de pain et un bout de pomme…  Zorro le suit pas à pas, franquème ou razmoquette, mais l’observant plus que le chassant. Pourquoi, je ne sais pas, d’habitude, les souris ne font pas de vieux os ici. Le mulot est plus volumineux, peut-être qu'il se défend mieux? En tous cas, il est sacrément culotté, s’approche des moustaches du katz, grignote tranquillement devant son nez. Parfois détale quand il réalise que le chat est vraiment au-dessus de ses oreilles.  Au moment où Zorro fait mine de lui sauter dessus et que je me dis « cette fois, Mickey, t’es cuit», il casse son mouvement à mi-course : c’était juste pour le faire bouger… En terminant ces lignes, j'assiste même à une scène qui me fait hurler de rire: Mousli s'aventure sous le flanc de Zorro accroupi, qui fait un bond de surprise en arrière!  Je reprends cet article 20' plus tard: voilà le riquiqui qui s'est aventuré là où je suis étendue à regarder la téloche, mon PC ouvert à proximité: le mulot est juché sur la souris, tranquillou... Zorro qui sommeille juste à côté se réveille en sursaut, nez à nez avec Machinet, et les deux battent en retraite! Tom et Jerry, en somme.

 

A suivre… 


Mais au fait je voulais vous dire : les perce-neiges sont enfin dehors. Vieux motard que j’aimais !

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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 00:10

 

 

Pour vous je sais pas… mais pour moi l’odeur du printemps, c’est ce truc frais et indéfinissable qui se dégage d’un bouquet de tulipes elles-mêmes sans odeur.

 

Le printemps, c’est de déboutonner ma pelisse argentée, celle que je me suis offerte quand le froid s’est fait si mordant que j’ai également sorti la toque soyeuse noire que je porte dix jours par année, lorsque mes petites oreilles me font mal, et que je sens littéralement la chaleur quitter mon corps par la peau du crâne.

 

Le printemps, c’est quand le soleil se lève alors que je bois mon café avant d’aller bosser, et que je rentre chez moi de jour même en sortant du taf vers les cinq heures trente.

C’est une fille de ma volée à Genève qui devenait agitée, demi-hystérique, c’est mon salon de coiffure préféré qui devient effervescent comme un comprimé d’Alka- Seltzer.

Le printemps, c’est commencer d’avoir trop chaud la nuit avec mes deux couettes.

Et voir les jardiniers municipaux grimper aux échelles pour tailler les arbres de mon avenue. Ils sont en vert, salut les grenouilles.

 

Le printemps, c’est me dire que je veux une dernière fondue à savourer en entrant dans un bistro tout chaud alors que dehors, pitingue, skeussacaille.

Et puis les travaux dans ma rue, qui durent depuis août et ont été prévus pour dix mois, vont se terminer fin avril, Folavril, belle de mai… Boris Vian, la trompinette et le suaire de chez Dior…

 

Plus tard, le frangipanier derrière la maison s’étoffe… le lilas s’anime…

 

Nettoyages de printemps, ouvrir les fenêtres.

Oh, une petite mouche est entrée. Une petite mouche existe, donc. Normal, il a fait dix degrés en ville aujourd’hui… Zorro la pourchasse, ou du moins essaie, puis se contente de le faire avec les yeux.

Mon petit pépère est du mois d’avril, le voilà qui va sur ses trois ans. Je l’appelle « Gros chat » à présent. Non qu’il soit trop dodu, mais il est devenu compact, trapu, dense. Il a cessé de se rater au saut, tout juste s’il glisse parfois en faisant demi-tour sur le bord du lavabo pour aller s’abreuver au robinet que je lui ouvre.

Grochat et moi, depuis deux ans et quelques mois, on a pris nos habitudes. Il passe parfois des soirées avec moi, tolérant ou réclamant selon les moments  mes semi-massages affectueux : j’aime le tripatouiller, chatouiller ses coussinets, chercher du bout des ongles les petites croûtes résultant de ses explications avec les chats du voisinage. Parfois il grimpe sur ma hanche quand je suis couchée à la Récamier, s’installe en me tournant le dos, se calant dans le creux de mon bras.

 

Il dort avec moi quand il n’est pas en vadrouille, parfois contre moi, parfois au bout du lit. Il vient souvent me saluer brièvement, ou réclamer des croquettes, me suit là où je vais, me galope dans les chevilles ou s’installe sur mon chemin, me forçant à l’enjamber…  ou encore se met en embuscade pour détaler sur mon passage.

 

Le rituel du matin est assez bien réglé : il vient se mettre en vigie sur le couvercle des WC, les oreilles baissées tant que l’eau du bain coule, m’entretenant parfois de ses soucis à petits miaulements brefs, quasi-silencieux - je vois juste sa gueule s’ouvrir et ses yeux ronds se plisser. Puis il vient réclamer son filet d’eau fraîche quand je m’installe au lavabo pour me brosser les dents, battant en retraite quand l’odeur de menthol lui fait friser les moustaches.

Quand je m’installe à la table de la cuisine avec mon café et le journal, il fait de même, généralement en demi-lune de manière à ne pas se faire déplacer – il a fini par comprendre que s’il s’étalait sur mon quotidien,il se faisait virer. Parfois il se lève pour quêter des câlins, tête contre la mienne, front contre front, moment d'échange affectueux; il tournicote en rond, tente de prendre ses aises, mais le dos de ma main sous son ventre l’en dissuade, et il retourne se coucher sur le bout de papier que je lui réserve (quelqu’un peut m’expliquer pourquoi les chats aiment tant ce matériau ?).

 

Voilà, c’est comme ça en toute saison.

 

 

Au fait, je n’ai pas vu de perce-neiges cette année, et vous ?

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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 19:23

6 00 du mat’ un dimanche.

Remue-ménage dans la chambre, du genre que Zorro fait quand il ramène un bestiau.

Ca ne moufte pas, donc je parie pour une nouveauté muette : lézard ? graine d’arbre qui vole ?

 

Déjà hier, c’st un bébé chauve-souris que j’ai découvert sur le balcon à l’heure du tidéj. Mort, malheureusement.

Et avant-hier, un pauvre moineau éventré, une vraie leçon d’anatomie.

Et l’autre jour encore un bébé-merle tout dodu et ébouriffé, qui devait se mettre à voler tout juste. Sa mère gueulait tout ce qu’elle savait pour tenter d’éloigner mon quat’pattes, après que j’aie tenté de renvoyer le dodu à plumes vers les arbres ; cet idiot avait atterri sur la plate-bande, et probablement presque estourbi, se laissait mettre des coups de patte sans trop bouger. Ca a duré des heures, je pense que ça s'est bien terminé,  Zorro ne m'ayant pas ramené sa victime.

 


Dis donc le katz, j’aimerais roupiller, moi… Avec quoi tu t’amuses ? Mettre mes lunettes, lever le store… je découvre un passereau inidentifiable, avec une queue (ce qu’il en reste !) à l’équerre, un foutoir de plumes et de duvets sur le tapis. Plus qu’une chose à faire : empoigner Raminagrobis, le virer gentiment de la chambre, et tenter d’attraper l’oiseau, affolé bien sûr. Après avoir ramassé toutes ses plumes, comme de toute façon il doit se refaire une santé mentale après une pareille attaque, je prends le parti de laisser la fenêtre ouverte et de me remettre au pageot – il va bien trouver la sortie tout seul, non ?

 

Une heure et quelques bruissements d’ailes plus tard, signe que mon chat n’a pas eu l’idée de repasser par le balcon pour réentrer par la fenêtre et remettre une fatale tatouille au déplumé – parfois je me pose de sérieuses questions sur ce chat, l'est pas fute-fute – je me redresse, renonçant à tenter de me rendormir, il y a trop de jour dans cette chambre, et des petits bruits d’objets bousculés.

L’oiseau a quand même réussi à passer du plancher au sommet de mon bureau-tryptique, et a dû se coucher dans un petit présentoir chinois aux bords incurvés. Je le vois se relever tout fébrile; de la voix, je tente de l’inquiéter assez pour qu’il prenne son envol.

 

Oh, ça progresse : il est arrivé sur l’imprimante – chie pas dedans, Titi, par pitié…

Et le voilà qui s’élance dans le pan fermé de la fenêtre, et même le rideau, flappant obstinément contre l’impossibilité d’aller plus loin. Je me lève, je m’avance, il se retourne et prend ma mesure d’un œil rond… et là, miracle, il réessaie en prenant le bon virage, le voilà dehors, un atterrissage sur la rambarde, et zou, dans l’arbre, hors d’atteinte.

 

Enfin. Dire qu'il faut que je lui réactive sa trouille pour qu'il puisse s'échapper...

 

Des plumes, j’en retrouve encore ce soir, et je sens que c’est pas fini.

Je sais bien que Zorro me fait des cadeaux, mais ces massacres d’innocents me font des petites fissures au cœur, à chaque fois.

 

 

 

 

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4 septembre 2010 6 04 /09 /septembre /2010 19:39

 

 

Zorrokatz est le plus maladroit des chats que j’aie jamais croisés dans ma vie.


C'est vrai, quoi.

 

D'abord, il me marche sur les pieds; se laisse tomber sur mon flanc comme un sac de patates. Comme le bruit du frigo qui s'ouvre le met immédiatement en alerte, il rapplique volontiers pour voir s'il n'y aurait un petit gorgeon pour sa pomme: je bois à ma bouteille de jus, le v'là qui n'y flanque un bon coup de boule affectueux, merci mes dents... ou alors, si je lui présente l'opercule de mon yoghourt à lécher, il s'en tartine le front avec entrain!

 

Zorrokatz vise trop court pour monter sur la table de cuisine, pédale désespérément de l’arrière dans le vide tout en laissant des traces de griffes crissantes sur le plateau de bois, impuissant et me fixant d’un œil rond tout le temps de son travelling arrière. Puis, revenu sans gloire au plancher des vaches, s’en va dignement l’air de rien - enfin, il aimerait: « Quoi, raté ? Pff. Même pas mal ».


Juste à ta fierté, oui mon gros.

 

 

Zorrokatz n’a pas encore capté qu’un journal qui dépasse en coin de la table n’est pas une prolongation solide de celle-ci : plouf des deux antérieurs, le temps de ne rien comprendre.


Mais celui de se vexer de mon hilarité. Pardon vieux frère, mais quel adorable couillon tu es, franchement…

 

 

Zorrokatz, partant du bord du lavabo, loupe son atterrissage sur le couvercle abaissé des WC, et se ramasse sur le linoléum en tomettes. « Et hop, en souplesse ».


C’est ça mon pote, c’est ça. Vé vé vé.

 

 

Zorrokatz s’étale avec une nonchalance étudiée sur mon lit de 160 x 200 cm – y a la place pourtant, non ? Malheur, trop près du bord et lui tournant le dos : badaboïng.


J’ose plus le regarder, j’ai mal aux lèvres à force de les pincer pour ne pas éclater de rire.

 

 

 

Ca, c’est le résidu de ses premières semaines chez moi : y’a pire !


Le raminagrobis avait ses petits circuits de course pour me rejoindre plus vite à la salle de bains : tagadam tagadam, hop dans la baignoire, rebond immédiat sur le lavabo, puis position d’attente sous le robinet (comme chacun sait, source d’eau fraîche et de calcaire délicieux à relécher sur le brise-jet).


Un jour de baignoire pleine, l’a pris le même chemin. Mal aux côtes, mézigues…

 

 

Autre circuit de course pour aller quémander son eau courante : rebond depuis le couvercle des WC. Il se trouve que quelquefois je fais pipo dans l’endroit idoine à côté du lavabi, et un jour précisément, alors que je venais de relever mon auguste postérieur sans avoir eu le temps de rabaisser le couvercle, mon agile félin survint.


Que croyez-vous qu’il arriva… ce fut Zorro qui plongea.

 

 

En même temps, ce guignol se faufile par des rebords étroits de balcon, remonte son échelle avec célérité, ramène avec régularité souriceaux et pépieurs divers, histoire de mettre le boxon chez moi un peu partout à coups de plumes et de chiures de muridés affolés de rester coincés dans la baignoire.

 

 

Donc, c’est pas un manche complet, j’en déduis. Bin alors? Une idée, quelqu'un? On emmène bien les moutards chez le pédo-psy, on traîne bien sa carcasse chez l'ostéo, alors... la même chose pour les Bagheera de salon, why not!

 

 

 

Je sens que ça va me coûter bonbon, c't'histoire...

 

 


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1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 14:59

Ben oui, Zorro boit du lait, il est d'un conventionnel épinalien, ce katz! Totalement écoeurant.

     Pire: je m'en sers un verre et il rapplique au pas de course. Alors qu'il est assez patient d'habitude pour goûter ce qui l'intéresse, et supporte un peu d'attente... là, c'est la patte sur mon bras, avec insistance, il bêle de convoitise.

Je préférerais qu'il soit aussi éclectique sur le produit qu'il peut l'être pour d'autres trucs: les chips au paprika, le robinet plein de calcaire, le fromage à tartiner (ça, ça l'occupe bien, ça colle aux dents, aux moustaches, bon rapport produit/distraction), la pâte de foie gras (me rappeler de ne jamais laisser un tube dehors, je le retrouve percé d’une centaine de petits trous de dents, qui laissent passer de la matière séchée – pas sexy pour se faire une tartine après son passage, non). Le condiment concentré en tube aussi... ça le rend fou.

     Sinon, l'autre jour, je marche sur un truc bizarre, entortillé, on aurait dit un bout de caoutchouc: un ver de terre sec, ramené en cadeau et déposé à mes pieds. Beuh. Poubelle, illico. Bon, au moins, c’était pas un autre muridé égaré dans ma salle de bains au milieu de la nuit…


    Zorro est un chat maladroit : c’est le premier que je vois se rater autant au saut de table, de baignoire ou de lavabo. Je me demande si, chat d’avril 2009, l'hiver ne l’aurait pas rapidement doté de quelques rondeurs demandant adaptation dynamico-balistique ? Quand même, c’est le champion pour renverser le tabouret avec trop d’élan (yaaaboum) … mettre tout son poids sur le bout du journal qui dépasse de la table (chteboïng) ...  ou calculer trop court en plus d’atterrir sur la surface glissante du papier (rhaa, ce bruit de griffes pédalant désespérément sur les objets alentours, yiikiikikik).

 

    Zorro est lunatique ; effet du printemps, ou phase de croissance ? Complètement relâché au creux de mon bras et du duvet, le v’là sans crier gare qui baisse les oreilles, fouette de la queue droite-gauche et plante inopinément ses chagnottes dans mon petit bras mignon. Vayaïlle. Mais… pûrkwââ ? Aurais-je pensé quelque chose de déplaisant ? A l'autre extrême, ça lui arrive aussi de poser sa patte sur ma main pour attirer mon attention. De venir six fois dans la soirée me saluer en coup de vent, et de repartir fissa, le temps pour moi de sentir son poil frais du dehors (ou mouillé, les jours de malchance ; et bien sûr cet innocent petit salaud attend d’être devant moi pour s’ébrouer, bouaque). De s'installer la tête à deux (2) centimètres de mon nez pour être sûr d'avoir mes deux (2) mains sur lui - que je ne m'avise pas de n'en utiliser qu'une, il se lève et glisse le museau sous mes doigts pour projeter ma dextre en l'air, le temps de caler son chef dessous. Gwoss'bwute, va.

 

    Nouveau dada : se planter devant l’écran de télé, ou du PC, pour tenter d’y choper ce qui bouge (un autre chat, la mèche de Romejko, le pointeur… quitte à emporter sur sa lancée le portable qui finit sur le parquet Versailles). Dernier en date : étirer ses antérieurs quand il se réveille sur le gros coussin sous la fenêtre, et planter ses griffes dans le rideau pour maintenir l’élongation (NB : peut rester dix minutes d’affilée ainsi). Y'en a à qui les étirements coûtent pas chers... mais appeler à l'aide son coach pour se libérer, pas cher non plus.

 

    Un ado, quoi.  Déconneur, versatile, mesurant mal ses efforts… et fanfaronnant « même pas mal » en boitillant un bout plus loin. Un petit conseil: ne pas rigoler, ne pas insister, c'est aussi vexé que si c'était un humain.

 

    Hé, Zorro! Passe ton bac d’abord...

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19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 11:55
     Zorro, en bon félin, part en vadrouille nocturne. Parfois en revenant, il sent le feu de bois: je me perds en conjectures, où dans mon quartier peut-il y avoir des vestiges de brasier? Je ne le saurai probablement jamais.

Alors que le moindre de ses dégueulis, de ses coups de griffe dans mes rideaux, tout ça m'est connu tôt ou tard, sa vie de chat qui sort m'échappe. C'est aussi bien ainsi: je préfère ne pas savoir ce qu'il bricole au-dehors.

     Ainsi cette nuit
, vers les 3 heures, un horrible couinement déchirant me tire du lit, le coeur tapant. La source du bruit est à la salle de bains, le petit justicier s'affaire, trépigne devant une de ces superpositions d'articles propres aux lieux du même genre, et qui l'empêche d'accéder à l'objet de sa convoitise.

J'entends bien un bestiau fourrager... j'imagine une souris, un petit machin à cueillir vite fait et à remettre dehors.

Et je découvre un petit rat dans la baignoire, complètement affolé et chiant de peur, littéralement, se jetant contre les parois qui n'offrent aucune prise. Dans les 12 cm sans la queue, braillant sa détresse...

Zorro mis à la porte, je cherche comment récupérer la bestiole, qui bien sûr ne perçoit pas mes intentions pacifiques et tente de m'attaquer. Pour finir, à bout d'ombrelle chinoise en papier, je cueille mon visiteur forcé pour le virer sur le balcon par la fenêtre ouverte. File profiter de ton sursis, toi...


     Ca m'en rappelle une autre:

Une froide nuit de garde, je rentre après une intervention. Et je croise un énoooorme rat... qui vient se mettre au chaud entre mes bottes! Sidérée, je reste à me les geler un moment de plus, profitant d'une si rare rencontre. D'habitude, je croise des fouines, des renards... un rat, mahousse en plus... j'ai bien aimé ce moment privilégié.



Et je me prends à aimer ne pas savoir tout sur la vie de Zorro au dehors, me bornant à le vermifuger, l'équiper de ce qu'il faut pour chasser les puces. Vis ta vie, l'ami. Et reviens en bonne santé et entier, c'est tout ce que je te demande. Viens m'emmerder la vie quand mon frichti te plaît et que tu en voudrais, viens t'étaler sur mon journal du matin, viens jouer à te faire peur, slalomer entre mes pieds et manquer me mettre par terre.

Bandit à fourrure, va.
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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 10:16

         De nouveau de la neige ce matin. Enfin, enfin de la neige, celle qu’on me promettait depuis hier !!! Je commençais à trouver l’attente saumâtre. Zorro, intéressé mais échaudé, observe de loin, tout en revenant me questionner du regard.

Mais j’y peux rien, mon gars. Je ne fais ni la poudreuse, ni la canicule…


         Récemment, il s’est pris d’affection pour un nouveau copain de jeu : un truc qui bouge sous mon duvet. A ses moments de facétie, il fonce à travers la chambre pour sauter sur le lit - gaw, premier bond, suivi sans élan d’un deuxième, en hauteur, comme pour immobiliser un mulot. Et là, suivant mon degré d’éveil, soit je proteste soit je me marre en retirant mes arpions pendant qu’il est en haut de sa cloche balistique. Pour le rouler ensuite du pied dans le duvet et le chahuter - il adore.

        Zorro a des ennemis jurés autant que fugaces, dont il se fout donc éperdument le jour suivant. Il y a un certain coussin berlingot rempli de millet (ça crisse, c’est étrange…), et aussi, la télécommande, ou encore… ma pince à cheveux.

Ces anodins-là se parent soudain d’une aura menaçante, leur indiscutable malveillance incitent la bête à s’approcher avec prudence, à tenter avec précaution de mettre un coup de patte bien placé pour tester l’adversaire. Evidement, l’objet reste inerte, donc la longueur du jeu dépend de l’imagination de Zorro… il est comme ces gosses qui vers leurs 4-5 ans, commencent à se raconter de terrifiantes histoires au sujet du sac aplati sous l’armoire, qui va, c’est sûr, se mettre à ramper vers le lit la nuit, pour venir les avaler tout crus.

        Un jour, mon petit gars flanque une raclée d’avertissement à la télécommande, et réussit d’un coup de griffe à se la projeter sur le museau.

Vous avez déjà vu un justicier masqué à fourrure faire un bond de cinquante centimètres en hauteur ET en arrière, et retomber ainsi du lit sans plus de dommage ? Il n’y a qu’une autre bête que j’aie vu faire ce genre de cabrioles : un (ah zut ! son nom et celui de Scarlett Johansson, ce sont les deux trucs qui m’échappent tout le temps !), un… zu-teuh ! Une sorte de chien de prairie sud-africain, qui mange du scorpion et du serpent venimeux comme apéritif… un suricate, voilà !


       Pour l’heure, le mini-vengeur est roulé en boule  près du radiateur. Rien qui appelle une exemplaire punition ou un épisode à tourner, mais tout espoir n’est pas perdu : Zorro veille au grain.

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27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 14:15

        Je vois d'ici vos tronches (oh non, elle va pas nous bassiner avec son chââât, pas elle). J'm'en fous, lisez pas pourquoi je m'amuse tellement avec ce bestiau - mais franchement il fait partie des très bonnes choses de ma vie, il déclenche pas mal de mes réflexions plus sérieuses.


      
Zorro a débarqué chez nous il y a 2 mois, d'un commun accord avec mon voisin d'en face, qui ne pouvait plus s'en occuper.

         L'est noir avec poitrail, ventre, et socquettes blancs. Comme il a une tête de bal masqué, le nez et le menton noir sur fond blanc, c'était trouvé, comme nom; alors il n'en a pas changé.


         Je ne sais pas avec qui il a été élevé ses premières semaines de vie, mais il adore aller chercher sa baballe ou sa souris, nous la cracher aux mains pour qu'on la lance, et courir derrière: il galope, et 9 fois sur 10, il se crashe dans le bananier, ou la malle en absorbant le choc avec son popotin qui se soulève, du coup. Et ramène son jouet pour recommencer. La souris est vidée de son rembourrage... et le jour où sa baballe crèvera, je me réjouis pas, y'en aura partout, soupir...

        Zorro a reçu un truc qui le rend fou: une espèce de baguette avec un fil élastique au bout, qui se termine avec des bouts de serpillère, un grelot et des plumes. Enfin, les plumes yen a pu beaucoup. Mais ça permet avec un minimum d'effort de faire valser et se dépenser le petit superhéros. Sinon, ce sont les orteils qu'il massacre, on n'a pas de plumes au bout, mais ça le dérange pas pour y planter les quenottes.

        Dès qu'on se déplace, il nous suit. Un des rituels en salle de bains: gaw dans la baignoire (habituellement vide), ou gaw sur les WC (au couvercle habituellement baissé) puis gaw sur le bord du lavabo, et glou-glou au filet d'eau que je lui ouvre.

        Un jour, un bain se coulait, voilà Zorro qui rapplique, gaw dans la baignoire... sfouirtch dehors comme une furie, ébroue ébroue ébroue, sortie digne l'air de rien.

Un autre jour, il choisit la via ferrata WC pour accéder à son glou-glou, et se rate dans la cuvette, idem:
sfouirtch dehors comme une furie, ébroue ébroue ébroue, attitude "même pas mal". Juste la fierté qui en prend un coup, parce que je suis tordue de rire: je ne suis pas très charitable comme fille...

       On joue à "je t'attrape - tu m'attrapes", il adore détaler pour aller se cacher, puis revenir sur ses pas et que je surgisse pour le choper. Zorro, chat d'avril dernier, a découvert sa première neige avec stupéfaction l'autre jour. Exploration prudente, enhardissement, déconvenue: ce truc est non seulement insaisissable quand il tombe d'en haut, mais quand il est en couche, c'est froid et humide. Alors mon petit loup revient en galopant pour se plaindre, saute sur mon clavier et s'ébroue comme un chien. Pouarque pouarque.

       Je le trouve parfois lové dans le lavabo... en recherche de fraîcheur? Bon ces jours, ça caille, il retourne sur le futon d'appoint, qui est un peu en pente, et dont il "dégouline" gentiment, du coup.
Quand il ne se réveille pas, alléché par ce que je mange. Je partage volontiers mes delikatessen avec lui: jambon, fromage, yoghourt, pasta all'arrabiata. Bon, faut l'éduquer à attendre son tour, mais ça vient gentiment. Patience patience! C'est comme pour ses besoins dits naturels: le jour où j'ai découvert qu'il sortait dans la nature pour rendre à César ce qui lui appartient, j'ai fait comme Chabat dans "Gazon maudit": YESSS! en serrant le poing.


       Bref, un bon colocataire, parfois distant, parfois réincarné en écharpe sur mes épaules.

              J'aime les chats.






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