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13 septembre 2015 7 13 /09 /septembre /2015 09:32

 

 

Automne à l’horizon… Pluie, temps versatile… Je vois une de mes voisines de quartier balader son chien en veste matelassée : à sa décharge, elle aborde une période de vie où la thermorégulation se fait moins bien, les vieux ont froid, c’est connu.

 

Le balcon est moins accueillant, je rentre à l’abri pour terminer ma petite récré du matin – les jeux en ligne me rendent alerte. Mais je suis tendue, et je sais bien pourquoi : la formation finale pour le brevet fédéral de formatrice d’adultes a recommencé, j’ai passé ces deux derniers jours avec cette volée qui perd un participant dont le dos réclame une opération rapide… et si l’ambiance est toujours au challenge humoristique ou un peu plus grinçant envers nos deux formateurs, le délai de remise du travail se précise, les humeurs s’en ressentent: la moitié des participants s'est mise en rogne devant un travail de groupe à accomplir en 3 semaines, certes annoncé au dernier moment... mais les réactions sont disproportionnées par rapport à la problématique. Bref, avec mes coéquipières, on a conclu un arrangement qui satisfait tout le monde à moindres frais: je m'occupe de la rédaction synthétisée du sujet, ma voisine de droite tirera les photocopies et celle de gauche donnera des compléments sur un sujet qu'elle travaille à fond ces temps-ci pour un mandant.

De mon côté, je mesure que j’ai encore à écrire les parties les plus chiantes : intégrer des références, bidons ou pas, dans un texte dont je dois sans cesse surveiller qu’il ne dépasse pas le nombre de signes maximum. Et puis, produire une bibliographie-sitographie, un répertoire d’adresses… Bref… Pas envie. Et puis mon référent a insisté hier pour que j'intègre un diagramme à la con dans mon travail, inutile mais faisant bien dans les annexes... alors que je bosse seule, et que les mandats sont assez espacés pour que je puisse me plonger dans un seul à la fois. Gantt n'a qu'à aller se rhabiller!

 

Sentiment renforcé, donc, que cette formation est en bonne partie de l’esbroufe… Mais bon, la carte de visite qu’elle me donne contribue nettement au bâti des quelques années qui me restent avant la retraite, et à une suite plus centrée sur mes propres envies.

 

 

 

J’ai renoncé au poste de conseillère-recruteuse, sentant la fatigue m’envahir rien que de penser à tout ce que je devrais apprendre et au stress inhérent au processus. Et pourtant j’aime apprendre, mais là… après 5 ans à trotter derrière ce brevet, j’en ai marre.

J’ai opté pour une solution entre l’alimentaire et un pan professionnel encore inexploré – ce qui pourrait m’ouvrir un poste de formatrice de terrain : je m’apprête à signer pour un taf en EMS, aux défis techniques absents, concentré sur la relation et un dialogue tenant compte du ralentissement du grand âge.

 

Et à part ça, passant pour la troisième fois par l’étape qui consiste à me cogner un assessment à la noix, je constate que les tests de personnalité et de profilage sont vraiment du bluff surestimé : si quelques résultats collent vraiment à ce que je suis et à mes aptitudes, la plupart sont non-signifiants. Certains autres sont carrément si aberrants qu’on en a rigolé avec la recruteuse ! Notamment que je ne suis pas intuitive pour un sou, alors que c'est précisément cette facette de personnalité qui l'a incitée à me parler du poste... et que je sais parfaitement que c'est mon point fort.

Le seul point sur lequel je suis parfaitement raccord, c’est que je ne vais pas m’investir à fond les manettes pour une boîte privée qui fonctionne au mérite. Ce qui rejoint mon sentiment que se casser le postérieur pour la gloriole, j’ai bien assez donné ; si encore les primes permettaient de compenser le temps de travail, ça pourrait me motiver… mais même là, si je ne peux pas faire varier mon pourcentage en fonction des rentrées, ça ne me dit rien. Il y a longtemps que je mets en balance mes gains : si plus d’argent rentre, alors je devrais pouvoir moins travailler. Mais ça ne marche pas comme ça dans le secteur commercial…

Là où on me parle d’un manque de persévérance, je vois plutôt, et bien clairement, que j’en ai ras le pompon de l’esprit « pressons le citron », cette maltraitance dissimulée qui épuise les collaborateurs. Je ne vais quand même pas fournir le presse-agrumes ?

 

Le choix est net, mais pas figé : pour le lustre qui vient, me préserver tout en restant capable de payer mes factures et de m’offrir quelques bonus, tout en pensant raisonnablement à nourrir un 3ème pilier qui a pris du retard.

 

Je repense aussi à ce qui me nuit depuis toujours : être capable de repérer les failles des systèmes, et si je ne peux corriger en rien l’inconfort que cela m’amène, m’arranger pour compenser avec les zones d’ombre. Dans mon avant-dernier job, j’avais joué avec le feu par lassitude, me forçant inconsciemment à me mettre en danger de me faire repérer, voire à baisser carrément mon bouclier… mon envie de démissionner avait alors forci de ce qu’il fallait pour choper mon bœuf et quitter le navire.

 

Bilan des courses : louvoyer et ruser pour faire bouillir la marmite en gardant toutes mes forces pour bâtir un projet de vie minimisant les risques et maximisant ma satisfaction.

 

Il serait temps, non, d’ailleurs ?

 

 

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