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25 décembre 2016 7 25 /12 /décembre /2016 12:02

 

 

Etrange constat : à bien des reprises ces dernières années, j’ai croisé des hommes avec un besoin d’absolu en amour. Je veux dire par là que loin de profiter du charme et de la douceur de l’instant présent, les voilà qui éprouvent le besoin de faire état, à un moment ou un autre, de leurs sentiments ou non-sentiments.

 

Mais quelle bande de casse-couilles.

Gâcheurs de sauce, va.

 

Bizarre retour de manivelle du changement de paradigme moral ? Les femmes censées être plus romantiques et en recherche de relation sérieuse… oh là là, depuis qu’elles peuvent vivre sans homme, le « cucul la praline fleur bleue » change de genre, ou je déconne ?

 

Au retour d’une escapade de week-end, en plein milieu d’un repas goûtu au resto, n’en v’là un qui, totalement hors-contexte, se déclare non-amoureux, entre fromages et dessert.

 

Et alors… ? Rien à foutre. La relation pour moi était terminée dès ce moment, pas parce qu’il n’était pas amoureux, mais parce que ça cassait l’ambiance.

De même pour quelques autres… parenthèse : celui qui s’en sort avec les honneurs, c’est encore celui qui explique ne pas manifester par des mots, qui le gênent parce que galvaudés, mais par des actes, où il prouve son attachement au-delà du discours.

 

Mais le dernier en date… explique d’abord qu’il ne pourra savoir s’il tombera follement amoureux de moi que si l’on fait l’amour – jusque-là, pas de problème en fait. Ensuite, 48 h. plus tard et sans qu’on se soit bibliquement connus, ne sait pas s’il va tomber amoureux – je commence à m’impatienter un chouya, là. Puis le jour suivant, l’homme déclare penser qu’en effet, non – crois pas tomber amoureux. Je serre à ce moment, et lui réponds qu’on va rester amis, au plus et au moins. Parce qu’outre ne pas se soucier de « tomber » ou pas, j’en ai marre des grandes déclarations, et que celles-là me coupent l’élan et la chique, particulièrement chez un type qui s’auto-proclame sensuel.

 

Mais rien à cuire, les mecs !

 

Pfff. Je ne pense pas que, comme les femmes de ma famille l’ont dit et répété, qu’ils cherchent forcément une assurance-lessive/ménage/petits plats. Tout le monde peut se démerder, en l’occurrence, de nos jours.

 

Mais quoi alors ?

 

Chépas. Suis pas sociologue. Ni spécialiste de la relation de couple…

 

Mais j’ai eu sacrément envie de commencer à faire un sérieux ménage chez moi, histoire de préparer mon passage à une autre vie ; professionnelle, d’abord. Vu que j’ai enfin obtenu le droit de payer encore 140.- pour obtenir mon beau papier du brevet fédéral de formatrice d’adultes en … février ! Ben je vais défricher le terrain.

Ça m’a pris un dimanche, même pas de repos, puisque j’avais travaillé le matin… vers les 16 00, j’ai rampé hors de mon canapé-lit, et empoigné les lingettes de ménage que j’avais eu le réflexe prometteur d’acheter l’autre jour.

J’ai commencé par ma chambre ; CD dépoussiérés, crédence basse et lit tirés en arrière, aspi à fond, misère, entre mes cheveux et les poils du chat qui se cachent loin loin loin au moindre courant, j’ai débusqué quelques jolis tas.

Mes bouteilles d’eau minérale vides qui avaient roulé hors d’atteinte, hop, dehors. Les mouchoirs que j’utilise en nombre effarant vu mes sinus bouchés à l’année, hop aussi.

Changé le drap-housse qui agonisait : le trou fait par le frottement de mon talon gauche quand je me remonte dans mon lit allait s’élargissant, ça craquait un peu plus loin chaque nuit quand je rallongeais les jambes, ou alors je me retrouvais carrément la cuisse engagée entre le dit-drap et l’alèse.

La sueur me coulait du front… alors je me suis dit que ça allait le faire pour le moment.

Là, je sèche debout après une rapide douche, et je vais retourner m’allonger, déjà mal au dos. Et siffler ma demi-boutanche de Badoit. Na.

 

Et ça suffit pour aujourd’hui.

 

Gentiment, de l’ordre, de la netteté… histoire de dégager les perspectives, et la suite.

 

Ya pas que le boulot dans la vie.

 

 

Aujourd’hui, Noël. Le Nick ronfle encore à l’étage, je me marre d’entendre le clapet de la portière des chats claquer régulièrement, et JeanCaramel rentrer à toute bombe comme s’il avait un diable au trousses.

Je passe le week-end ici finalement ; j’avais prévu de ne venir qu’aujourd’hui, mais le Nick avait embrouillé ses dates… donc hier en fin de journée, nous voilà les deux à emballer nos cadeaux, à terminer nos achats en ligne.

Au milieu du souper-quatre-heures, il me lance tout-à-trac « Petit ou grand » ? Je réponds « Petit », et je reçois un paquet contenant « La nuit des temps » de Barjavel, un gros clin d’œil entre nous. Puis le « gros » m’échoit : des enjoliveurs pour ma petite Hyundai toute cabossée par sa précédente propriétaire et quelques manœuvres hasardeuses de ma part… autre clin d’œil.

Je n’avais pas trouvé de cadeau opportun pour lui et ses gosses, alors on a cherché les trucs qui feraient plaisir aux uns et aux autres.

 

On cause ensuite romans français de SF, je l’aiguille sur Joëlle Wintrebert, et en particulier « Les maîtres-feu » et « Le créateur chimérique »… la veille, je lui avais envoyé le lien pour écouter le « Cantus In Memoriam Benjamin Britten », un petit chef-d’œuvre de canon lancinant, à l’apparence déstructuré mais si prenant que ça m’a foutu les frissons.

 

Les petits cadeaux qu’on se fait à l’année comptent plus que ceux faits ce jour-là. Découvrir des faces cachées, des nourritures pour l’esprit et l’âme, échanger…

 

Côté boulot, agacée par les messages du chef qui me rognent progressivement une dizaine de jours de travail entre novembre et décembre, je me suis annoncée libre dès janvier auprès de mes deux agences favorites.

Et je sens monter une bonne envie de postuler pour des places de formatrice auprès de diverses institutions de réinsertion professionnelle, j’en ai repéré quelques-unes, aussi bien pour faire acte de candidature spontanée, que pour répondre à une offre.

Je ne sais pourquoi je retarde le moment d’envoyer le sésame qui me fera obtenir par retour de courrier la preuve de l’obtention de mon brevet… c’est comme si j’étais en train de doubler le Cap Horn, dans la houle proche des quarantièmes rugissants – j’avance, je recule, ambivalence devant un changement tellement attendu, pourtant. 15 ans pour faire un virage indispensable, et je sens que j’avais des deuils à faire, superposés en mosaïques et comme un mikado ; quelle écaille soulever sans causer de dommages à l’intégrité en train de se construire en-dessous… comme ces membres ulcéreux que je soigne. C’est bien ça : car j’ai fini par mettre au point une méthode personnelle parallèle aux protocoles de pansements : nettoyer la peau, la vaseliner pour faire partir les peaux mortes, ça vient tout seul. Patience dans l’azur. Consolider ma sortie ; besoin aussi d’être pleinement rassurée sur ma maîtrise professionnelle dans mon premier domaine d’infirmière. Je veux dire, de quitter non pas par dépit comme en bien d’autres occasions, mais solide dans mon expertise, renforcée par des expériences positives, connaissant assez exactement la place que je peux encore occuper dans la folie que sont devenus les soins à domicile, au sein du réseau qui a franchement viré gayouf dans son entier. Savoir intimement que je ne peux plus fonctionner dans une telle toile d’araignée si je veux me respecter ; donc prendre mon virage avec pleine conscience.

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