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19 septembre 2019 4 19 /09 /septembre /2019 06:57

 

Je flemme. Besoin de détendre l’élastique mental, et la hanche qui me tend, au propre et au figuré.

 

La hanche, bon, on s’en occupe… médecin bientôt, va falloir une radio pour voir si finalement je débute une arthrose.

La physio me fait du bien, moins besoin de calmants, claudication modérée, apparaissant surtout après une longue station assise. Quelques exercices à faire pour allonger l’articulation, ça s’appelle le chevalier, je m’agenouille comme pour recevoir l’adoubement, sur la bonne jambe, l’autre relevée à l’équerre et en portant le poids en avant.

Autre recommandation : marcher à plus petits pas, et en me redressant. La super-canne pliable de mon aïeule va m’échoir tôt ou tard… ça peut servir.

En parlant de la vieille dame : son séjour en service hospitalier spécial « senior » a eu le mérite de débloquer certaines portes : ce qu’on nous promettait depuis quelques mois se concrétise – examen des vaisseaux… et arrivée dans le paysage de l’équipe mobile de psy de l’âge avancé.

Je compte sur cette dernière pour introduire une médication légère et efficace, pour l’aider à calmer ses humeurs en montagnes russes et son angoisse devant ses pertes de mémoire – elle passe ses journées à chercher des papiers qu’elle est seule à déplacer. Alertée par son attitude et ses mimiques lorsqu’elle subit ces moments (le front dans la main, secouant la tête), et ses pointes acérées d’agressivité, j’ai pris le mors aux dents, un rendez-vous va être arrangé, je dois être présente, l’ancêtre appréciant ma compagnie et mes explications lors des échanges.

 

J’ai bien vu ça il y a quelques jours, quand on est allées faire la première partie de sa consultation d’angiologie, ciblée sur les artères. Déjà la faire sortir de chez elle, la galère, tellement elle pétait les plombs ; du coup je me suis trompette de sortie d’autoroute et on était en retard, donc la patiente précédente, en avance, a été prise avant nous. Soupirs, incompréhension, consultation de sa montre… une heure d’attente.

Elle regardait ensuite le plafond avec un expression hagarde pendant que le médecin promenait sa sonde sur ses jambes… Puisqu’il faut remettre ça dans quelques jours pour examiner ses veines, je ne serai pas de trop, d’autant que son pansement de guibolle doit être refait ensuite. Cette fois, je prendrai du matos chez elle, car il a fallu qu’une des secrétaires aille chercher dans les étages un élément essentiel de ce pansement. Bon, le truc bien, c’est qu’avec le gel utilisé pour la sonde, la plus grosse des croûtes est tombée, on va pouvoir travailler sur la blessure, défibriner, encore des semaines de soins en perspective, avec des cris de douleur quand on passera la curette. Bien du plaisir à mes consœurs et confrères du CMS !

On comprend pourquoi ça s’ouvre et se cicatrise mal : 2 artères du mollet sur trois sont rétrécies, le flux sanguin est précaire. Sinon, l‘ensemble du système est normalement sclérosé, pour son âge.

 

Tout ça prend évidemment un temps de ouf, chaque accompagnement demande une demi-journée. En ce moment,  ce temps est hebdomadaire, heureusement que je peux m’arranger avec mon taf.

Et là, j’ai à nouveau sollicité la consultante pour les proches aidants, il me faut un espace de ventilation… car pour le moment, c’est ma sœur qui m’appelle pour ventiler, en plus ! Besoin aussi d’éplucher le petit livret qu’on m’a donné, pour explorer les possibilités matérielles d’être soutenues : transports… organisation de journées au CAT, sous prétexte de regoûter à la cuisine de là-bas, le seul truc qu’elle ait apprécié pendant son court-séjour.

 

Parfois on évoque avec ma sœur le fardeau que ça va être de vider sa maison, quand ce sera le moment ; soit à son décès, soit si un placement à fin d’assistance survient. Mais je sais déjà à qui demander de l’aide, une vieille pote de l’école d’infirmières a déjà traversé ça deux fois, elle a une bonne vista de ce qu’il y a à faire.

En attendant, faut compter avec cette charge en plus, et je mesure combien ma vie était pépère avant janvier !

 

Me reste le bonheur de renouer avec le rugby, pour moi-même, avec les gosses, les potes… le printemps qui s’en vient et les barbeuques qui s’annoncent. D’ici 15 jours, expédition à Turin sur le week-end pour accompagner la Nati Junior, chic alors ! Et samedi prochain, déjà, coacher les mouflets de l’Ecole du rugby pour leur tournoi intra-muros.

 

Sans oublier les Repair Café et leurs extensions : hier, demi-journée passée dans un atelier de la ville, comme « réparatrice » - j’ai appris cette dernière année à ouvrir les appareils, à les dépoussiérer (le matériel de calfeutrage de nid d’oiseau que j’ai trouvé dans mon PC, déjà, ça valait des ronds !). Cette entraide se paie avec une délicieuse pizza, et une agréable collaboration, j’apprends d’autres choses, et cette fois-ci précisément, à tester au potentiomètre les divers contacts (au bas mot, une vingtaine dans une machine à kawa, pouf-pouf, toutes ces couleurs à repérer, après avoir mis 45’ pour ouvrir le bestiau…). Donc petite leçon d’électricité élémentaire à la clé.

 

Et au passage, j’ai renoué avec l’habitude de fréquenter l’esthéticienne, besoin de câlins, car c’en sont à chaque fois ! Mimines, petons, visage, je vois que je peux me le permettre, mon budget s’équilibrant bien mieux que je ne pensais. Je m’offre même des séances de drainage lymphatique !

 

Comment pourrais-je prendre soin de l’irascible nonagénaire , si je ne me donnais pas des soins à moi-même…

 

Voilà… il est passé 8 00, je vais déjeuner, me remettre devant les documentaires, les matches et les bons films que j’ai en retard.

 

Demain, un appui à donner à la mi-journée, puis le soir, entraînement de touche rugby avec mes coéquipières, visite d’un journaliste… on exhibera notre toute nouvelle tenue… je souris.

 

Quand on se débrouille assez bien avec la langue française, quelle bonne idée de proposer ses services à des personnes diversement en souffrance avec l’élaboration de textes, quel qu’en soit le but.

De la simple missive officielle, pour obtenir un congé scolaire spécial de son gosse, à l’aide à la production de travaux conséquents de fin de formation, en passant par des postulations ciblées, le panel de situations est des plus vastes.

La navigation entre de simples dépannages et une aide soutenue, sur quelques semaines, pour déterminer et viser des objectifs tout en se calant dans les consignes données, elle paraît simple.

 

Mais lorsque la demande est clairement la recherche d’un « nègre » pour faire le travail de l’étudiant à sa place, travail qui vise à prouver sa capacité à s’organiser, collaborer et produire un texte dans les clous de l’agenda et des indications données, et que cet étudiant se présente avec une demande pressante, voire désespérée, à 3 jours, je dis bien TROIS JOURS ! de l’échéance…

… une réflexion déontologique s’impose.

 

Est-on d’accord de s’accommoder de la fierté de réussir un tour de force (en 3 jours, lire un ouvrage de plus de 200 pages, l'analyser ainsi que les instructions reçues et produire une réflexion écrite), pour sortir de la merde un futur bachelier qui n’a d’autre excuse que celle de n’avoir pas réussi à contrôler un pan essentiel de son apprentissage, et censé être à sa portée ? Exploit qui va en fait lui rendre le mauvais service de ne rien apprendre de ses erreurs ? En plus de le mettre dans l’inconfortable situation consistant à défendre par oral un tel travail lors d’une prestation le mettant sur la sellette et lui fait ainsi courir le risque de voir son imposture démasquée ?

 

Des gymnasiens tellement pleins de fric qu’ils peuvent raquer, rubis sur l’ongle, entre 800 et 1000 CHF (et la performance le vaudrait, pour sûr!), il se peut qu’il en existe. Et de mon expérience, pour des sommes tournant plutôt autour du dixième de ce montant, plutôt enclins à la mauvaise foi pour négocier des rabais exorbitants, ou à des promesses dont il est permis de douter fortement.

Des irréalistes se victimisant, qui mettent la pression en pleurnichant que l’enjeu est de ne pas perdre une année, en court-circuitant un essentiel apprentissage en matière de gestion de projet, il y en a : la pitié est tout autant mauvaise conseillère, pour endosser un mandat aussi casse-gueule pour les deux parties.

 

Historique des échanges ci-dessous.

Première étape: sitôt la demande lue, réclamer d'avoir accès  sur l'heure aux instructions et au travail en l'état, pour produire un devis, en cas de faisabilité. Et indiquer un créneau-horaire d'appel, après une marge de temps suffisante pour se déterminer; et surtout ne rien promettre.

Deuxième phase: une heure avant le créneau indiqué, envoyer un mail refusant d'entrer en matière, vu qu'aucun document n'avait été envoyé.

Une heure après le créneau indiqué parvient un SMS d'excuses vaseuses, insistant pour avoir rendez-vous pour le lendemain-même, ainsi que la veille du rendu.

Une heure encore après, arrivent les consignes en fichier attaché… dans un format illisible (pas de travail en l'état, par contre). Le mail dit que l’application par laquelle le contact a été établi a buggé, ce qui est impossible : comment oser argumenter que la première phrase et la dernière de la réponse faite à la demande ont été bien comprises, mais que le milieu du message qui réclame les documents indispensables pour évaluer la faisabilité du projet, aurait, lui, disparu ?

 

Je réitère poliment et fermement mon refus, me signalant disponible par la suite pour un travail de coaching débutant quelques semaines avant la date du rendu.

Et enfin, silence de l'autre côté.

 

Mais...

Est-ce que l'un prendrait l'autre pour une imbécile ?

Ce n'est pas la première fois que j'ai affaire à des gymnasiens de dernière année qui demandent, à quelques jours de l'échéance, une intervention urgente du genre "corrections", et qui s'avère une merde infâme dont le contenu est incompréhensible, contradictoire et sans aucun sens. Tout est à refaire, tout. Ou alors, il n'y juste... rien.

 

Où est le problème, exactement ?

 

Je conçois que l’on puisse simplement être débordé, stressé (comment ne pas l'être, dans ce cas de figure), mais venir poser son sac de merde sur la table, et en cas de refus poli, insister lourdement pour le faire, là, c’est non.

 

Obtenir un bac ou un bachelor HES, c’est avoir prouvé que l’on est capable de gérer un projet : poser des échéances, se laisser de la marge, agender les diverses tâches, les réaliser ou remanier les objectifs/les contenus… et ne pas mettre la charrue avant les bœufs.

 

J’ai personnellement vécu il y a 8 ans une catastrophe de travail de groupe, dont je voyais venir l’échec dès le début : en formation continue répartie sur six mois pour obtenir le premier degré de formatrice d’adultes, je me vois obligée de me joindre à une équipe à la dynamique douteuse : sur 5 personnes

 

-          un chefaillon qui sous prétexte qu’il a proposé le thème et la problématique à travailler, issus de son travail auprès d’immigrés en intégration, prend d’autorité la décision de répartir entre les personnes les divers travaux à faire dans chaque phase ; bien sûr suivi par

 

-          une éducatrice paresseuse qui disait clairement que moins elle en foutait, mieux elle se portait. Et se posait pourtant en inspectrice et correctrice des travaux finis…

 

Les trois autres : Sylvie, avec laquelle j’ai pris en charge la lecture et la synthèse des idées fortes d’une bibliographie ciblée (ma spécialité), ainsi que la première évaluation in vivo du cours à remanier lors de ce travail, pour le faire passer de l’ex-cathedra à une forme participative – et bien sûr, l’évaluation du cours ainsi remanié, toujours in vivo. Et une adorable et dynamique concocteuse d’outils pédagogiques ludiques.

Et moi, fraîchement bachelière HES en information documentaire, qui venais d’obtenir avec mes coéquipières un prix prestigieux de fin d’études – se démarquant en coup de cœur chez les évaluateurs, pour avoir intégré les mandants d’un projet tout au long de son élaboration, mutualisant les savoirs et les ressources et leur donnant finalement une boîte à outils basique pour gérer eux-mêmes la revalorisation de ce qu’ils avaient en main.

J’étais donc ferrée à bloc pour offrir une facilitation certaine au déroulement de ce nouveau travail de groupe. Mais le groupe, séduit par le mirage du gain de temps, adhère à l'autorité du chefaillon et la mollesse contrôlante de l'autre tache. Moi pas, mais je suis minoritaire.

Je suis gonflée et je me donne le beau rôle ? Bien sûr ! Si vous voulez. Lisez juste la suite.

 

A partir des éléments bibliographiques, il fallait poser des objectifs généraux et spécifiques, PUIS déterminer la mise en œuvre, élaborer les outils, les intégrer… et tester le résultat. Des phases successives, avec des tâches découlant du résultat des précédentes.

Ben non. Tout le monde a travaillé dans son coin, à part Sylvie et moi, qui nous étions logiquement réparties les lectures bibliographiques et leur synthèse en fiches de lecture.

 

Au final, sans cohérence réelle, collaboration plus que houleuse : le cours qu’il fallait remanier est resté un cours de merde. Jolis outils, déroulement non moins tape-à-l’œil sur le papier, mais formateur reprenant la main et dirigeant les travaux, court-circuitant ses ouailles.

 

Donc entre la première et la dernière évaluation du cours à transformer, le constat sans appel : c’est le formateur, le chefaillon, qui restait dans son niveau d’incompétence, tellement son besoin de pouvoir était primordial – il n’a pas apprécié notre évaluation, d’autant plus qu’il est venu fouiner dans les échanges collaboratifs en ligne entre Sylvie et moi, nous interrompant pour nous engueuler et nous retardant, alors qu’on cherchait comment lui refléter son plantage-en-beauté, au lieu de chanter ses louanges comme il s’y attendait.

Donc fâcherie.

 

Qui reprend les ruines du projet, pour en tirer un rapport écrit tout juste potable, à force de tenter de faire coïncider les chaos variés de ce travail non-collaboratif ? Moi, vu ma spécialité d’écrivain public et mes diverses et récentes expériences en matière de gestion de projet.

Tout en tentant de manœuvrer diplomatiquement pour, sans en avoir l’air, éviter de suivre les conseils débiles de la relectrice auto-proclamée (l’éduc avec les côtes en long).

Et évoquer sur des pantoufles que le remaniement de la formation en question passait par une prise de conscience qu’un formateur est un valorisateur des compétences des participants, et un aiguilleur vers les ressources personnelles qui leur permettront de progresser par eux-mêmes. Ce qui à l'évidence n'avait pas eu lieu!

 

Si La Fontaine s’était inspiré de tout ça pour des fables, il en aurait tiré les personnages de la mouche du coche, et de la grenouille qui se voulait bœuf.

Et quant à mon personnage, un hybride de l’hirondelle prédisant l’avenir aux petits oiseaux, et de la fourmi moralisatrice ; ouais, quelque chose du genre… la Cassandre à laquelle on a envie de casser la gueule, et je comprends ça très bien.

 

Notre travail a été validé, finalement ; mais parce qu’en évaluation orale devant tout le groupe, il est finalement ressorti que la méthode de travail répartissant les tâches était mauvaise (sans blague). Ce qui a permis de « couvrir » l’autre problématique : on n’avait rien remanié du tout, car si les supports étaient OK, c’est le formateur lui-même, un monstre d’orgueil et d’insécurité à la fois, qui ne voulait pas travailler le souci central.

C'est-à-dire son retrait modeste au rang de médiateur de groupe, ce qui supposait de redonner le pouvoir à ses apprenants – ce qu’est, finalement, un des rôles majeurs d’un formateur d’adultes.

 

 

Conclusion : avec des expériences fondatrices comme celle-là, j’apprends à éviter les rôles marécageux du triangle infernal qui fait passer les uns et les autres par tous les rôles de bourreau, victime et sauveteur.

 

Alors chers gymnasiens aux pives, ne me demandez plus de mission de secours à 3 jours d'une échéance fondamentale – surtout si je spécifie, dans mon annonce d’offre de coaching, que PRECISEMENT, je ne fais pas ce genre de sauvetage à la con.

 

Je reste à disposition pour collaborer et coacher, pas pour travailler à votre place.

 

 

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